Histoire d’une résidence
Le travail a débuté il y a 3 ans dans certaines classes des écoles du quartier de la Madeleine. Il s’est concrétisé cette année avec l’obtention d’une aide pour une résidence artistique attribuée à Ludus Modalis par la Drac Normandie et le Conseil départemental de l’Eure. Un travail de longue haleine, sur la langue, la déclamation mais aussi le rapport poésie/musique, nous a conduits à la réalisation de ce concert qui implique, soutenus par les membres de Ludus Modalis, des élèves qui ignoraient pour la plupart tout et de la langue et de la musique de la Renaissance et des paramètres de la déclamation.
Notre travail avec les 6ème du collège Pablo Neruda s’est concentré sur cet aspect et sur l’apprentissage des principales règles qui régissent la langue colorée du 16e siècle. Les séances ont été constructives et explicatives, car il n’est pas simple de trouver du sens à ces mots et ces vers qui de prime abord nous semblent très éloignés des phrases que nous utilisons quotidiennement. Pourquoi prononcer toutes les syllabes ? Pourquoi prononcer une consonne finale ou encore faire entendre la triphtongue dans le mot « beauté » ? Les élèves ont trouvé réponse à ces questions et accepté de s’approprier progressivement cette nouvelle langue française, comprenant également ce qui doit guider un interprète-chercheur qui œuvre avec ces vers à la manière d’un restaurateur de tableaux.
Avec les élèves de CM2 de l’école Michelet le travail a été différent. Le calendrier nous a permis de commencer la résidence dès la rentrée de septembre et d’aborder la langue mais également sa mise en musique. La complicité établie depuis 3 années avec certains enseignants nous a amenés à aborder de nouvelles pistes qui tissent des liens entre la langue, l’histoire et les arts. Les élèves ont cherché, esquissé quelques pas de danse, un groupe de chanteurs s’est constitué qui ponctuellement associé aux membres de Ludus Modalis nous fera entendre quelques versions polyphoniques des mélodies collectées par Chardavoine.